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Le blog de coruscant-e.over-blog.com

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l'oubli...........

Publié le 24 Décembre 2015 par coruscant-e

Te souviens-tu qui j'ai été pour toi ? Le lac au sillage d'argent,

et la montagne, la vague de fleurs à ton visage émerveillé,

et les mots jamais entendus qui faisaient affluer ton sang

vierge comme un jardins de roses ?

Qui j'ai été ? La richesse du monde après le chemin d'épines

et la voix d'une passagère beauté plus douce que tout ce

qui est éternel !

Tu m'écoutais alors, et tu ne voulais point m'échapper, et tu

me donnais joyeusement ton âme avec ton corps, et tu

fermais ton souvenir à l'homme de douleurs qui t'avait

ensorcelée !

C'est en vain que tu m'échappes ! Je veux t'accabler de

ma ferveur inassouvie ! Et déjà ton pas se fait chance-

lant et ton oreille se prête à ma voix ancienne.

Je sais bien où se trouve celui que tu aimes pour ta douleur,

et je suis jaloux parce qu'il t'a blessée de son incurable

amour....

Mais tu ne veux pas guérir de la blessure qu'il t'a faite, et

ta mémoire ne quitte plus les chemins enfiévrés aux traces

poupres de ses pas.

Mais toute joie que je te donne est empoisonnée par ce

souvenir, je sais bien, et je n'essaierai pas d'abolir ton

ingratitude.

Et dès lors je ne marche plus avec toi, et j'ai quitté le roc

de la montagne pour la lourde plaine féconde.

Et ma route s'allongeait entre deux haies d'épines,

et parmi les lourds nuages qui me serraient de toutes parts

je voyais se dresser l'ombre d'un gibet...

Mais depuis longtemps s'est évanoui ton mirage, et tu ne me

feras pas prendre pour une oasis le sable brûlant de ton

faux amour !

Oh saison désormais la mienne ! Je n'ai plus de goût pour le

sang indompté de la nature qui monte orgueilleusement et

frissonne en toute plante vivante, mais seulement pour

cette pluie aimable qui lave et désaltère !

Oh ! soutenez moi avec des fleurs qui soient des fleurs, forti-

fiez-moi avec des fruits qui soient des fruits !

Longtemps comme une biche altérée parmi les déserts

infinis, je me précipitais à mourir dans la mer sauvage,

et je collais ma bouche en feu sur l'ardeur des lèvres..

Oh ! pourquoi ce souvenir sur mon chemin printanier...?

J'ai trouvé des larmes pour étendre le feu de mon corps

et de mon coeur....

Je ne sais depuis quand mes larmes sont taries et

j'ai la consolation de ne plus pleurer sur ma douleur ancienne...

Vaste et salée comme la mer, embrasée comme le sable du

désert au soleil d'un midi....

Comment se consoler sur la plus haute plaine du malheur.....

aussi incommensurable que l'océan...

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