Au creux de l'arbre ,
J'entre !
Arbre qu'habite le silence
Au seuil de l'ombre et de l'ennui,
Arbre qui se recueille et pense
A l'heure où tombe un pan de nuit.
L'océan dort. Les monts s'éteignent.
Mais voici rire en tapinois
Un vent menu qui lisse et peigne
Les cheveux gris du petit bois.
Il mord les troncs, pinces les rares feuilles
Et saute ainsi qu'un fol enfant ;
Puis il s'arrête et se recueille
Pour se moquer de mon arbre fervent.
Alors l'arbre qu'on dérange
Clôt son extase, gronde fort
Et puis soudain chasse dehors
Le vent folâtre, à coup de branches.
Le bouleau nu qui soupire, alors balance
Nonchalamment ses longs bras ,au matin,
Dans le vent léger qui soulève sa cadence
Et mon coeur, pour cela, s'émeut comme un essaim.